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Le loup et l’homme : la cohabitation est-elle possible ?

Pour certains il est le mal incarné, pour d’autres, un symbole à préserver coûte que coûte : le loup (Canis lupus) ne laisse personne indifférent ! En France il s’agit sans doute de l’un des débats écologiques les plus conséquents que l’on résume souvent sommairement par une lutte entre « les chasseurs et les écolos »… Pourtant si beaucoup d’entre vous aurons un avis sur la question, il semble difficile d’établir une véritable synthèse objective de la situation. C’est pourquoi nous allons essayer de présenter les faits sur lesquels repose ce débat.



  1. Le loup et l’homme en France

a) Un duel qui remonte à des siècles


Un point d’histoire pour commencer : le loup et l’homme : c’est une histoire qui remonte à loin ! Depuis que l’homme a appris à domestiquer certaines espèces, il doit faire face aux prédateurs. En France, les bergers ont souvent affaire au canidé qui devient une menace pesante et omniprésente. Au moyen-âge, la population étant majoritairement constituée d’agriculteurs-éleveurs, le loup devient le symbole du mal. On peut parler objectivement d’un véritable phénomène de diabolisation de l’animal menant à une unique conséquence : la peur du loup. Pendant toute cette époque et encore longtemps après, le loup est une icône effrayante pour le peuple, le clergé et même les nobles. La crainte du lycanthrope ou «loup-garou » explique en partie l’orientation de la chasse qui s’arroge la mission d’éradiquer la créature. Toutefois, elle reste quasi-inefficace à cause du manque d’organisation de la difficulté à traquer le prédateur. Les premières réelles mesures législatives sont prises en 813 par Charlemagne qui mettra en place des louvetiers chargés de faire disparaître le loup par n’importe quel moyen.


Voici une citation de Barthélemy l'Anglais (un moine franciscain du XIIIème siècle) témoignant des croyances populaires de l’époque : « Le loup est un animal terrible. Sa morsure est venimeuse parce qu’il se nourrit volontiers de crapauds. L’herbe ne repousse plus là où il est passé ».


Entre la fin du moyen âge et le début de la renaissance, les zones boisées diminuent considérablement et l’agriculture poursuit son essor. Le phénomène auquel nous sommes confrontés actuellement débute alors : le loup est forcé de cohabiter avec des espèces domestiques. En effet, jusqu’alors, le gibier suffisait encore relativement à l’animal, qui n’allait que rarement défier l’Homme et ses troupeaux. La raréfaction des proies contraste alors avec la tentation de dévorer sans mal l’animal d’élevage. Les premiers « carnages » au sein des troupeaux ont alors lieu. Entre guerres et famines, le royaume de France et le clergé n’ont que peu de temps à consacrer à la prise de mesures contre l’animal et continuent la campagne de diabolisation. C’est seulement en 1520 que François Ier fonda l’institution de la louverie (reprenant ainsi le travail de Charlemagne). Il nomme un grand louvetier et l’entoure de lieutenants. Le louvetier a pour mission de contrôler le nombre de loups qui hantaient les domaines royaux et non d’éradiquer la race. Les prémices d’un débat entre ceux souhaitant exterminer le loup et ceux souhaitant cohabiter en sécurité à ses côtés. Les partisans de l’éradication du canidé sont sans doute plus nombreux et l’augmentation des primes d’abattage du loup après la révolution est drastique : un cadavre de loup accorde une prime équivalente à plus d’un mois de salaire pour un agriculteur lambda…


Ce fait, additionné à l’expansion humaine et à la volonté de délester le pays d’un animal jugé satanique, va conduire à la disparition du loup en 1940 (lorsque le dernier loup est abattu dans le limousin). Cette disparition s’explique par la progressive humanisation du territoire mais également par la politique d’extermination de l’animal qui a bénéficié de « la marche du progrès » avec des méthodes de chasse et de piégeages toujours plus développées.


b) Un retour contesté



Il est plus ou moins admis que l’animal n’a jamais réellement disparu des Alpes. Toutefois, c’est seulement depuis le début des années 1990 qu’il a re-colonisé une grande partie du massif depuis l’Italie où il est resté très présent. Pour beaucoup de montagnards, et principalement pour les éleveurs, il a fallu réapprendre à vivre et travailler à son contact. La population de loups stagne aujourd’hui à moins de 300 individus dont plus des deux tiers se cantonnent aux Alpes. Le loup est donc très présent dans le sud-est de la France mais s’est également réintroduit dans le massif vosgien (en 2011) et le Jura. Celui-ci est donc naturellement en Lorraine, et peine depuis à se diffuser dans la région. Nous n’avons pas trouvé de recensement digne de foi témoignant du nombre de loups dans les Vosges mais la présence d’une meute est avérée. Pour le reste, alors que certains travaillent à son acclimatation, d’autres souhaite le voir disparaître de Lorraine. Le problème étant que les deux camps disposent d’arguments valables : rôle écologique, conservation d’une espèce à forte valeur patrimoniale, massacre de bêtes, pose problème aux éleveurs… La question demeurant : la Lorraine peut-elle accueillir le loup ?


2. Un prédateur incroyable



a) Dangereux pour l’homme ?


Pour ceux qui ne le savent pas déjà, le loup vit le plus souvent en groupe de 3 ou 4 que l’on appelle « meutes ». C’est un prédateur opportuniste, se


nourrissant majoritairement d’ongulés sauvages. Ce que l’on sait beaucoup moins c’est qu’il s’alimente également à des charognes ! Ce point est très important, car lors des guerres, des famines ou des épidémies : le loup incluait nos morts à son festin. C’est pour cela, en grande partie, que l’animal s’est vu endosser une réputation d’anthropophage. L’animal est souvent accusé, d’attaques qu’il n’a jamais commises. Un exemple historique : au XVIIIème siècle, la « Bête du Gévaudan » terrorise la région pendant plusieurs mois et tue une centaine de personnes. La population crie alors au loup et des battus sont organisées. Il aurait en fait probablement s’agit d’une panthère noire échappée d’un cirque. Au XXI ème siècle, les cas d’attaques sur l’homme sont rarissimes et souvent difficiles à prouver. Ces attaques ont pu être présentes par le passé en France en grande partie à cause de la rage, aujourd’hui éradiquée. On a également pu constater des cas en Alaska ou en Russie à l’époque de la ruée vers l’or ou des famines russes. Le loup ne serait donc pas une menace directe pour l’homme à l’heure actuelle. En revanche il est vrai que l’animal est capable de « prédater » des proies massives telles des rennes ou des élans. Pourquoi ne pas faire de même avec nous ? Selon le biologiste américain Douglas Pimlott, le loup assimilerait notre comportement et notre capacité à l’éliminer à un rôle de prédateur et donc, non à celui d’une proie. Par conséquent, l’animal évitera le contact avec notre « espèce » qui constituera une menace pour sa survie.


Une petite surprise pour clore cette sous-partie, on dénombre 6 000 attaques sur l’homme à travers le monde en … 600 ans et ce, principalement à cause de la rage. Pour vous donner une idée, les serpents engendrent entre 80 000 et 110 000 victimes chaque année. Quant au plus grand tueur du monde animal : il s’agit du moustique qui compte 2 000 000 de victimes en 2010…


b) Des éleveurs qui en pâtissent


Ci-dessus, les reste d'une brebis attaquée

Là c’est un fait : les éleveurs (principalement ovin) vivent très mal la cohabitation avec le loup ! L’année la plus prolifique en termes d’attaques dans les Vosges est 2016 avec 65 cas recensés pour 148 bêtes tuées.


Un cours rappel : une meute de loup est composée d’un mâle alpha (le « chef ») et de 4 à 5 (en Europe) autres individus. Ces derniers rabattent les moutons ou se débarrassent des chiens de berger et le mâle alpha commence alors la mise à mort de ses proies. Une meute peut engendrer entre 10 et 100 brebis tuées.


Les attaques sur le bétail provoquent d’importants dommages :



  • Economique : évidement perdre autant de bêtes d’un seul coup diminuent considérablement le cheptel … et les revenus ! Cela, malgré les programmes mis en place pour dédommager les éleveurs (à suivre)


  • Psychologiques : Il ne faut pas l’oublier, le stress lié aux attaques, la perte des bêtes, les images de cadavres et les travers économiques précédemment cités vont légitimement peser sur les nerfs des agriculteurs. On peut vérifier dans de nombreux témoignages que ceux-ci perdent foi en leur métier et ressentent un sentiment d’impuissance qui vire au désespoir. Attention toutefois, lorsque vous corroborez des faits de ce type, aux exemples que vous utilisez ! Il est très difficile de juger de la véracité de ces sources. Si certaines sont dignes de foi, le « lobbying » existant autour du loup conduit à des déformations, voire des fabulations… Pour faire face, les éleveurs se regroupent en association, montent des sites internet afin d’informer, de se regrouper et de se soutenir ! (voir ici) Des numéros verts ont également été mis en place pour permettre aux éleveurs de se confier et de se faire aider si nécessaire.



Une grande question sans réponse : pourquoi le loup tue plus qu’il n’en faut pour se nourrir ?


Il est logique de se poser la question, car dans un monde idyllique où le loup ne tuerait pas plus que nécessaire : le débat serait sans doute moins important… La cause ? L’instinct du prédateur. Eh oui ! Même si cela peut sembler lyrique et un peu facile, il s’agit d’un vrai argument. Une fois les moutons attaqué, ceux-ci paniquent et fuient en pagaye. Le loup voit alors tout un panel de proie lui passer en courant sous le nez. Or : chez le loup comme chez de nombreux prédateurs, la prédation est considérée comme achevé en cas d’arrêt total de mobilité de la proie ! Donc pour un loup : on arrête de tuer quand plus rien ne bouge ou que tout à fuit. Exactement comme un renard dans un poulailler : c’est le comportement biologique des carnivores. Sur ce point nous nous sommes intéressés à la recherche concernant l’étude hormonale des prédateurs qui nous paraissent pouvoir expliquer plus en détail ce fait, mais il semble que les sources soient absentes !


3. Quelles sont les mesures de défense contre les attaques ?


a) Les chiens de bergers

Un "patou"

L’utilisation des chiens de protection est une méthode traditionnelle et efficace pour réduire les attaques et les dommages liés aux attaques des grands carnivores. La majorité des chiens utilisés en France sont des montagnes des Pyrénées, également appelés « patous ». L’éducation du chien consiste à développer l’instinct de protection vis-à-vis d’un troupeau en le plaçant dès son plus jeune âge au sein des brebis. Le chien de protection fait partie intégrante du troupeau, il développe un attachement affectif fort et ne le quitte jamais. En cas d’agression du troupeau, il s’interpose et aboie avec insistance sans chercher forcément l’affrontement. Sa corpulence et ses menaces suffisent généralement à détourner un chien, un loup, ou même un ours. Il est très difficile d’établir un bilan global du travail effectué par les patous. En effet, si certains sont heureux du travail que fournit l’animal et de a présence au sein du troupeau, d’autres le taxe d’agressivité et les promeneurs se disent effrayés à l’idée de croisé ce chien. Il semble également qu’un patou seul ne puissent faire face à une meute organisé : contre un loup solitaire, le chien peut tenir tête, mais lorsqu'un mâle alpha est accompagné par 2 congénères ou plus, le patou est dépassé.


Pour de plus amples informations sur les chiens de bergers : c’est ici


b) Aides financières :


En France, les aides proviennent du Fonds National pour la Nature et l’Environnement (financé par le ministère de l’environnement) :

Les programmes d’aide font état de :

  • Environ 100 € par brebis tuée ou mortellement blessée.

  • 82 € pour un agneau.

  • Environs 300 € un bélier.

Comme toujours, certains profitent de la situation et ciblent le loup comme responsable de dégâts dont il n’est pas le responsable. En 1995 par exemple, le magazine « Science et Vie » démontre que pour 272 moutons tombés sous leurs crocs et 169 blessés, 5000 sont morts tués par la foudre, environs 700 000 ont été tué par des chiens errants et de nombreux, par diverses maladies. Dans le même temps, certains éleveurs ont été pris en train de simuler des morsures à l’aide de mâchoires de loup. C’est pour cela que des spécialistes sont chargées de vérifier les faits et valider les attaques. Cette minorité de fraudeurs contribuent à décrédibiliser l’utilité des aides de l’état, porte préjudice à tous les éleveurs et aggravent inutilement l’image du prédateur …


4) Un point de comparaison avec les autres pays de l’UE :


Selon le service de statistiques de l’Union Européenne (Eurostat), l’Espagne et le Royaume-Uni représentent 52% du cheptel de l’UE (2005). En 3ème position on retrouve l’Italie avec 11 millions de têtes de bétail suivi par la France et la Grèce, avec environ 9,5 millions d’ovins chacune.

Pourquoi ces chiffres sont-ils intéressants ? Car l’Espagne compte plus de 3 000 loups sur son territoire en 2005, soit la plus grande population de loup en Europe alors qu’elle ne compte aucun espace sauvage non habité ! L’Italie n’est pas en reste avec environs 1 000 individus à la même période. Ces deux pays subissent également des attaques en zone pastorales et bénéficient d’aides de l’état (1300€/loup en 2005 en Espagne mais cela dépend fortement des régions). Pourtant, leur production ovine est supérieure à la nôtre, et ce, encore aujourd’hui ! Comment cela est-il possible ? Voici plusieurs raisons :


  • D’ors et déjà : le loup n’a jamais disparu de ces deux pays. Les éleveurs locaux ont appris à vivre avec alors que nous nous sommes habitués à son absence. Nous pensons avoir une légitimité tacite car le loup « revient » seulement. Par conséquent, nous avons plus de mal à accepter le changement qui s’opère là où nos deux concurrents n’y voit que le quotidien.


  • Il faut l’avouer, l’élevage ovin est plus ancré dans les traditions en Italie et en Espagne qu’en France. De ce fait, les moyens financiers, politiques et techniques mis en œuvres sont plus performants. Il faut toutefois nuancer ce propos : en Italie, l’élevage ovin cède progressivement au profit de l’agriculture céréalière. La crise financière et la concurrence avec la Nouvelle-Zélande semble en être la cause et non la prédation.


  • Les techniques de préventions sont beaucoup mieux utilisées ! Il faut l’admettre, dans ces deux pays, les bergers sont beaucoup plus présents avec les troupeaux et cela dissuade fortement le loup d’attaquer. De plus, l’utilisation des chiens adaptés et des enclos de nuits contribuent à diminuer les risques d’attaques. Si on ne peut atteindre les 100% de réussites, ces stratégies se révèlent largement fonctionnelles. On obtient moins de 1% de pertes sur les cheptels les plus importants de Somiedo (Italie) et de la Sierra de la Culebra (Espagne) et même moins de 0,1% dans les Abruzzes (Italie).


  • On développe d’autres techniques. Un exemple en Espagne, les éleveurs usent de « corrals ». Il s’agit d’enclos nocturnes ovoïdes et constitués de murets en pierres sèches s’élevant jusqu’à deux mètres. Ce muret est surmonté d’un auvent de bruyères qui forme ainsi une petite cours intérieure ouverte en son centre. Une porte basse est aménagée pour le nettoyage de l’enclos, l’entrée et la sortie du troupeau (50 à 60 têtes). Ces corrals sont nombreux dans les alpages afin d’accueillir des troupeaux entiers. L’inclinaison de l’auvent empêche un loup de ressortir si jamais celui-ci parvient à entrer. On ne peut pas douter de l’efficacité de ce système car aucune prédation n’a été constatée à l’intérieur de ces enclos.

Nota bene : En Espagne on ne dispose pas d’aide pour acheter des chiens de troupeaux ! Ceux-ci coûtent cher et on en compte 18 pour un troupeau de 1 200 têtes. Les éleveurs ont donc décidé de contrôler eux-mêmes le renouvellement via la reproduction de leur chien (échanges ect…)

- En Italie on définit différent « parcs » en fonction du coût et de l’adaptation au loup. On peut voir des grillages de 3 mètres avec inclinaisons autour de certaines surfaces pastorales. Il existe également des murets en béton de 1 mètre 90.


  • Une affaire de mœurs. Cela peut sembler insignifiant mais là où nous évoquions une diabolisation du loup et des prédateurs en France (cf : notre article sur le lynx), en Italie on chante des comptines sur le loup et on le représente dans les animés pour enfants. Cette mentalité favorise la prise de recul et la considération apportée à l’animal.

Bilan : Sachant que nous bénéficions de davantage d’aides que la plupart des provinces espagnoles (certaines n’ont pas le droit aux aides car le loup y est protégé) et à peu près autant que l’Italie (mais avec moins de délais d’attentes), nous sommes en droit de nous interroger sur l’éradication de la seule meute présente sur notre territoire. Certes, les frictions existent également en Espagne et en Italie mais en aucun cas la présence du loup n’est menacée. En France la filière ovine se porte mal, avec ou sans le loup. C’est aussi pour cela que l’animal devient un bouc émissaire et le symbole de la détresse des éleveurs.


Pour conforter nos données : voici le témoignage de l’ancien maire de Pola de Somiedo (Italie) où sont répertoriés 6 meutes pour 700km², 28 éleveurs et 5 000 moutons. « C’est loin d’être notre problème n°1. Je dirai même que pour nous, c’est un problème annexe en rapport, par exemple, aux dégâts sur les cultures dus aux sangliers et surtout aux cerfs »

Ci- contre un des grillage les plus prisé en Italie et pourvu de barbelé en hauteur

5. Un statut juridique flou et illogique


Le loup est une espèce classée « vulnérable » en France. C’est une espèce protégée au regard des lois française et européenne. Toutefois, la France utilise les dispositions de la Directive européenne Habitats-Faune-Flore et autorise sous certaines conditions que des loups puissent être abattus suite à des dommages aux troupeaux. D'années en années, ces conditions se sont assouplies et la France est entrée dans une logique claire de régulation de la population de loups. Pour 2016-2017, le tir de 36 loups est autorisé. Plusieurs études ont pourtant montré l’inefficacité des tirs de loups dans le but de protéger les troupeaux. Seuls les moyens de protection des troupeaux sont efficaces pour limiter la prédation du loup. Lorsque le ministère de l’écologie a annoncé les mesures de tirs au loup en Lorraine cette année, cela est donc entré en contradiction avec le statut juridique et écologique de l’animal. En effet, on ne dénombre pas plus d’une meute dans la région et le tir pourrait facilement conduire à l’éviction de la race. L’Association de secours et de placement des animaux des Vosges (ASPA) a très rapidement réagi en parlant « d’arrêté de la honte » et en appelant à la mobilisation.


Conclusion :


Il semble donc que résumer la question « quelle est la place du loup en France » soit impossible car elle possède des enjeux économiques et sociaux aussi bien qu’écologiques. Pour nous, cela va plus loin que cette simple question et nous la reformulons (subjectivement, nous l’admettons) sous la forme suivante : « Doit-on admettre que l’homme est trop « développé », et que l’industrie soit sur-compétitive au point que l’on ne puisse plus partager un territoire avec des prédateurs ? Et si jamais la réponse est oui, nous devons également nous préparer à affronter un vrai calvaire écologique car penser que nous pourrons remplacer au sein des écosystèmes les espèces que nous aurons fait disparaître n’est que prétention et manque de recul. Quant à la question de savoir si le loup doit être éradiqué de la Lorraine, nous pensons que non. Justification de notre part : nous n’avons trouvé nulle part de témoignages d’éleveur ayant essayé les mêmes méthodes qu’en Italie ou en Espagne. Ce n’est peut-être que notre avis mais après avoir recueilli des témoignages de différente partie, il nous semble que jamais en Lorraine nous n’avons essayé de vivre avec le loup. Si ces méthodes ne fonctionnent pas en France (grillage surélevé, chien) ou si l’état n’est réellement pas un appui, peut-être sommes-nous dans une impasse. Toutefois, ne pas essayer témoigne d’un manque de volonté. En somme : protéger les moutons revient à protéger le loup. Nous ne pouvons adapter le monde à nos besoins mais nous devons être capables d’aider les éleveurs de s’adapter à celui-ci.


Enfin, puisque nous n’avons pu aborder complètement la biologie du loup dans cet article, nous vous mettons à disposition un lien qui pourra vous en apprendre davantage : Ici.


Merci d’avoir suivi cet article n’hésitez pas à réagir et à mettre votre avis ou vos questions qui sont les bienvenus !


" C'est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain n'écoute pas. "


Victor Hugo

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