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La chèvre de Lorraine : Toujours dans la place !

Lorsque l’on fait référence à la géographie de la Lorraine, on s’imagine un large plateau : ce qui ne correspond pas forcément au milieu idéal pour l’élevage caprin. Et pourtant, la chèvre a toujours fait partie de la région et de son histoire ! Nous nous attaquons aujourd’hui à la conservation d’une race locale : La chèvre de Lorraine !



Une histoire particulière :


La domestication des chèvres s’est faite en même temps que la formation des premiers procédés liés à l’agriculture. C’était un élevage qui apportait à l’homme diverses ressources, que ce soit en lait, en viande, en cuir, en os, etc. De nature moins craintive que d’autres animaux, l’élevage caprin se développe facilement, et très vite, les chèvres parcourent le monde et sont présentes sur les routes commerciales.

La chèvre a longtemps été considérée comme un animal peu cher et à destination des pauvres. C’est pourquoi la nécessité de structurer les différentes races existantes s’est faite plus tardivement que pour les autres ruminants. C’est l’initiative de syndicats, regroupant divers éleveurs, qui a permis de mettre en place un « standard » identifiable pour faire face aux concurrences du marché.

En Lorraine, c’est plus délicat. La race se développe sous un type « commun ». En effet, beaucoup de chèvre étaient présentes sur le territoire, l’élevage « familial » est très répandu et de nombreux croisements génétiques non contrôlés aboutissent à cette chèvre dite « commune ». Par la suite, c’est les chevriers de la région, qui, avec la volonté de préserver cette espèce, ont permis à la chèvre de Lorraine de ne pas se perdre parmi les standards des chèvres actuelles comme l’Alpine ou la Saanen (préférée à cette dernière pour leur production laitière plus importante).

Le véritable essor de la chèvre de Lorraine se produit grâce à un travail de recensement effectué à l’initiative de Stephan JURJANZ (enseignant-chercheur à l’ENSAIA) en 2006. Celui-ci est son équipe dénombrent alors 78 animaux sur le territoire Lorrain. Avec cette réalité alarmante émerge une association : les amis de la chèvre de Lorraine. Cette association a pour objectif de sauver l’espèce au nom du patrimoine local et culturel !

Vous l’aurez compris, l’histoire de la chèvre de Lorraine est très complexe. Nous avons essayé d’en faire un court résumé, mais je préfère vous réorienter vers le site des amis de la chèvre de Lorraine qui ont mis en ligne un historique complet et très bien réalisé, qui saura sûrement vous apporter des précisions : ici.


La chèvre de Lorraine est la dernière race caprine reconnue officiellement en France (seulement en 2012). C’est la plus petite population caprine à l’échelle nationale, mais, grâce à l’action des amis de la chèvre de Lorraine et des adhérents, la race est à nouveau en plein essor ! Regroupant éleveurs passionnés, parcs animaliers ou encore connaisseurs avisés : l’association a pu relancer la population afin qu’elle atteigne plus de 600 caprins vivants en 2013, soit 8 fois plus qu’en 2007.


Qu’est-ce que l’association a apporté ?



Les amis de la chèvre de Lorraine se sont pleinement engagés dans la préservation de l’espèce. Ils ont proposé un suivi et un système d’identification des animaux. Les données ainsi récoltées ont permis de créer un ouvrage recensant les différents animaux, les naissances… Ce livre généalogique a permis d’entreprendre un suivi complet de la population caprine. Avantageuse pour les éleveurs, l’association favorise une gestion complète et durable, évitant notamment les problèmes de consanguinité fréquents dans le cas de population avec peu d’individus.

L’action de l’association ne s’arrête pas là. Ils sont également à l’origine de la mise en place d’un réseau d’échange. Les membres se considèrent avant tout comme un groupe d’amis partageant leurs connaissances pour pérenniser l’espèce. En se développant, l’association acquière des contacts et construit son réseau. Cela permet de mettre en lumière les actions menées et d’organiser la promotion de la race lors d’évènements comme le salon de l’agriculture à Paris par exemple.


Le standard de l'espèce :



La chèvre de Lorraine se distingue par sa robe grise mouchetée de noir, parfois brunâtre. L’espèce est globalement plus grande que la moyenne avec un minimum de 68 cm au garrot pour un poids de 50 à 60 kilogrammes. Pour les boucs, on compte environ 5 centimètres de plus pour un poids avoisinant les 80 kilogrammes. La barbiche est recherchée pour les mâles et les femelles, mais il arrive qu’elle ne soit présente que chez le mâle. Le pelage est généralement mi- long, on peut observer des poils plus longs sur le dos (« crête ») et la cuisse (« jupe »). Les cornes ne sont pas identiques pour les mâles et les femelles. En effet, celles de la femelles sont arquées et orientées vers l’arrière, en plus de diverger l’une de l’autre. Alors que le bouc possède des cornes en forme de lyre. Les mamelles de la femelle doivent être équilibrées pour la production de lait. Les productions caprines sont axées sur le lait et sa transformation (fromage de chèvre), la viande caprine étant peu consommée.





Il semble donc que la chèvre de Lorraine appartienne au folklore régional. Mêlant passion et persévérance, la chèvre a toujours accompagné l’Homme dans son évolution (elle fut l’une des deux premières espèces domestiquées, 9000 ans avant notre ère). La particularité de l’élevage caprin en Lorraine a donné naissance à une espèce qui avait donc presque disparu face à la mise en place de « standard » et d’espèces plus productrices. La disparition d’une espèce est toujours à plaindre pour la biodiversité, heureusement que l’action de passionnés a favorisé la sauvegarde de cette race locale. On peut même en observer dans le centre-ville de Nancy, au sein du parc de la Pépinière.



En espérant que cet article vous a plu en plus de vous en apprendre plus sur la biodiversité locale. Je vous propose également quelques sites pour aller un peu plus loin. Nous vous souhaitons une bonne continuation et à bientôt !


Ci-joint, le site des amis de la Chèvre de Lorraine : ici.



La page Wikipédia : ici.



Le site d’un éleveur/producteur local : ici.

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